En 2025, la France a frôlé un tournant décisif dans sa politique énergétique. Un moratoire sur les énergies renouvelables — porté par une coalition de députés Les Républicains (LR) et Rassemblement National (RN) — a brièvement menacé de geler tout nouveau projet solaire et éolien. Cette proposition a suscité une vive opposition dans les milieux industriels, politiques et territoriaux. Finalement rejetée, elle a néanmoins révélé les tensions profondes autour de la transition énergétique. Chez AE-T Energy, nous avons suivi ces débats avec attention, car ils touchent directement l’avenir de notre secteur et celui de nos clients.
Qu’est-ce qu’un moratoire sur l’énergie renouvelable ?
Un moratoire, dans ce contexte, désigne une suspension temporaire de l’instruction, de l’autorisation et de la mise en service de nouveaux projets d’énergies renouvelables (ENR), notamment solaire et éolien.
Objectifs affichés du moratoire :
- Réduire les subventions publiques jugées excessives
- Réévaluer le mix énergétique national
- Donner la priorité au renouvellement des installations existantes
Conséquences immédiates envisagées :
- Blocage de projets en cours
- Perte de visibilité pour les investisseurs
- Risque de licenciements massifs dans les filières industrielles
Selon le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, un tel moratoire aurait mis en péril jusqu’à 8000 emplois rien que dans la filière des éoliennes en mer.
Chronologie du moratoire sur les énergies renouvelables
Juin 2025 : vote surprise à l’Assemblée nationale
- Un amendement LR-RN introduit un moratoire dans la loi de programmation énergétique (PPE)
- Le texte est adopté en première lecture, provoquant un tollé dans la filière ENR
Juillet 2025 : rejet au Sénat
- Le Sénat supprime le moratoire en deuxième lecture
- Il privilégie le renouvellement des installations plutôt que leur interdiction
Septembre 2025 (prévisionnel)
- Retour du texte à l’Assemblée nationale
- Le moratoire ne pourra plus être débattu, car il a été rejeté en première lecture
Pourquoi ce moratoire a-t-il été rejeté ?
Opposition économique
- Les industriels ont alerté sur les conséquences dramatiques : arrêt d’investissements, fermetures d’usines, pertes d’emplois
Enjeux climatiques et géopolitiques
- La France importe encore 60 % de son énergie sous forme de gaz et de pétrole, soit 70 milliards d’euros de déficit commercial
- Les ENR sont un levier pour réduire cette dépendance
Compétitivité des ENR
- Coût de production de l’éolien terrestre : 70 €/MWh
- Coût du nouveau nucléaire : 120 à 140 €/MWh
- Le solaire est désormais compétitif sans subvention, selon les professionnels du secteur
Quelle est la nouvelle trajectoire énergétique adoptée ?
Le texte final adopté par le Sénat fixe des objectifs clairs mais réalistes :
Objectifs de la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie) :
- 58 % d’énergie décarbonée dans la consommation finale d’ici 2030
- 200 TWh d’électricité renouvelable sur un total de 560 TWh
Priorités :
- Équilibre entre nucléaire et renouvelables
- Développement de l’agrivoltaïsme et de l’hydroélectricité
- Visibilité pour les porteurs de projets grâce à un décret attendu avant fin 2025
Quelles leçons pour les particuliers et les industriels ?
Pour les particuliers :
- Les projets photovoltaïques résidentiels ne sont pas menacés
- Les aides à l’autoconsommation restent en place
- Installer des panneaux solaires reste un investissement rentable et durable
Pour les industriels :
- Les appels d’offres pour l’éolien en mer vont se poursuivre
- Les projets de stockage d’énergie et de mobilité électrique (bornes de recharge) sont encouragés
- La stabilité réglementaire est essentielle pour planifier les investissements
Conclusion
Le rejet du moratoire sur les énergies renouvelables est une victoire pour la transition énergétique française. Il confirme la volonté de bâtir un mix énergétique équilibré, combinant nucléaire et renouvelables, sans opposer les deux. Chez AE-T Energy, nous croyons que l’avenir passe par une électrification massive, soutenue par des solutions locales, durables et compétitives. Le débat parlementaire a montré que la vigilance reste de mise, mais aussi que la filière ENR est désormais un pilier incontournable de notre souveraineté énergétique.Vous avez des interrogations ? N’hésitez pas à NOUS CONTACTER.